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Bilan de santé de la Pac Non au rééquilibrage, non à l’unicité des aides, non à une perte de revenu de 10.000 €

Jeunes Agriculteurs et Orama font part de leurs craintes sur les options que retiendrait le ministère de l’Agriculture pour mettre en oeuvre le bilan de santé de la Pac. Mais avec des approches différentes.

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Des retours de négociations en cours au ministère font craindre le pire aux producteurs de céréales et d’oléoprotéagineux. Selon Orama (Agpm, Agpb et Fop) le ministère de l’Agriculture opterait pour un prélèvement de 10% (article 68) des aides qui reposerait sur l’ensemble de des soutiens reçus (couplés et découplés) et, sur une ponction des aides Pac de 25% encore couplées pour financer le rééquilibrage.

Au total, avec la hausse de la modulation attendue de cinq points, l’organisation des producteurs de grandes cultures estime qu’un céréalier cultivant 115 hectares (370 € d’aides par ha) perdrait environ 10.000 € par le seul jeu du dispositif de rééquilibrage vers lequel se dirige le ministère.


William Villeneuve, président de JA (© Terre-net Média)
Les producteurs de grandes cultures rappellent « qu’ils sont prêts à d’importantes évolutions en matière d’aides de la Pac, pourvu qu’elles soient réalistes. Au terme du Bilan de santé, ils ont fait des propositions de rapprochement progressif des montants des aides à l’hectare versées aux différentes productions de notre agriculture (aides du « premier pilier » de la Pac) ». « Et leurs propositions sont de nature à répondre sérieusement et substantiellement aux préoccupations des éleveurs en faveur desquels veut agir le ministre de l’Agriculture. »

Mais ce rapprochement sous entend une unicité des aides, ce que ne veulent pas entendre parler Jeunes Agriculteurs. « La menace d’une mono-agriculture, sans paysans, sans territoires et sans diversité des productions se précise. Mais nous resterons inflexibles, car l’agriculture n’est pas unique mais multiple !», commente William Villeneuve, président de Jeunes Agriculteurs.

« Nos territoires, nos filières, nos exploitations ont des histoires différentes. Faire converger les aides, c’est faire diverger ces territoires, ces filières, ces exploitations », avait également rappelé le président de Jeunes Agriculteurs dans son discours, au dernier Congrès de la Fnb (Fédération nationale bovine), le 4 février dernier.

Des histoires et des hommes

Le président de JA  rappelle qu’il faut ramener le montant total des Dpu par exploitation au nombre d’actifs. « Certaines petites exploitations sont dotées de Dpu élevés car les agriculteurs ont fait le choix des hommes. Remettre en cause ces choix reviendrait à détourner les jeunes de l’installation car les surfaces nécessaires à reprendre seraient trop élevées. »

« Soucieux de ne plus subir les aléas du marché et de plus dépendre uniquement des aides agricoles », Jeunes Agriculteurs a fait des propositions ambitieuses pour « dessiner l’agriculture de demain : sécuriser les revenus des agriculteurs par le biais d’un contrat gagnant-gagnant entre filières, relancer la production de protéines végétales, soutenir la production herbagère et surtout privilégier le maintien des hommes sur tout le territoire plutôt que la course aux hectares. »

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